Le pois carré, appelé aussi haricot ailé, se retrouve sur bien des tables du monde. Il s’agit de l’une des légumineuses les plus consommées par les humains. Autant ses fleurs, ses feuilles, ses graines, ses gousses et même ses racines, tout se consomme avec cette plante vivace.
Séchées, les graines contiendront environ 25 % de protéines et 17 % de lipides. Elles présentent aussi une forte proportion en fer, en calcium et aussi en vitamines. Les consommer, c’est assurément faire le plein d’énergies. Plus de précisions sur le pois carré. Plaçons également quelques mots sur sa culture, son entretien et enfin sur sa récolte.
Le pois carré : une plante aux multiples atouts
Avant que vous ne vous lanciez dans la culture du pois carré, quelques détails sur cette légumineuse ne seront certainement pas de refus. Cela évitera bien des faux pas, quant à sa culture et à son entretien. L’origine de cet arbuste est assez incertaine, bien que nombre d’auteurs affirment qu’il proviendrait de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et aussi des régions insulaires de l’Indonésie.
Cette plante est intensément cultivée en Inde et aussi en Birmanie. Ici, rien ne se perd. Ses pousses et ses germes peuvent être consommés crus ou cuits comme des légumes verts. Dans votre soupe ou encore dans vos plats de cari, n’hésitez pas à y ajouter les tiges et les nouvelles feuilles du pois carré.
Les premières gousses vertes de cette légumineuse peuvent être mangées à la sixième, voire à la dixième semaine après leur ensemencement. Meilleures elles sont si on les consomme lorsqu’elles sont encore toutes jeunes et immatures, avant qu’un parchemin ne se forme.
Ce dernier est une sorte de réseau de fibres qui rend les gousses coriaces, évoquant quelque peu le goût de l’asperge. À votre aise, vous pouvez enlever les pois, qui sont à moitié mûrs et les faire cuire. Ceci vous donnera l’opportunité de concocter un mets bien savoureux.
On vous conseille de garder quelques gousses pour faire sécher et consommer les pois mûrs. Ces derniers ont l’avantage d’être particulièrement nutritifs. Par ailleurs, après le mûrissement des gousses, vous pouvez déterrer les tubercules pour les consommer. Remarquez que ceux-ci s’apparentent grandement aux patates douces. Petite astuce : séchez-les à l’air durant quelques jours. Cela facilitera grandement l’épluchage avant de les mijoter.
En Indonésie, les pois carrés secs sont utilisés pour concocter un aliment fermenté de remplacement de la viande. Il s’agit du « tempeh » ou « tofu » s’il est transformé. Au Bangladesh, les tiges et les feuilles sont utilisées comme fourrage du bétail.
Le bon emplacement pour planter son haricot ailé

Trouvant son origine dans les pays tropicaux, le pois carré apprécie particulièrement l’humidité et la chaleur pour pouvoir fructifier correctement. Notez que cette légumineuse est gélive. Si vous avez l’intention de la semer ou encore de la planter hors des zones méridionales et littorales, il convient de procéder à une culture sous abri. Vous pouvez ainsi la réaliser sous une serre ou un tunnel.
On lui réservera, de préférence, un emplacement au soleil et bien abrité. Certaines souches sont, par ailleurs, insensibles à la photopériode. Elles peuvent être cultivées en tant qu’annuelles dans les zones tempérées. Remarquons que le pois carré peut s’y plaire sur n’importe quel type de sol. Toutefois, il poussera mieux sur les terrains qui sont assez riches en matière organique.
Dès lors que vous aurez trouvé le sol parfait pour votre haricot ailé, procédez à son ensemencement. Notons que les graines de cette plante se sèment en godets, et ce, bien au chaud. Les semis-direct sont aussi envisageables, lorsque les derniers risques de gel sont passés. Les téguments de ces graines sont assez coriaces. Avant les semis, trempez les semences dans de l’eau tiède pendant toute une nuit pour les adoucir. Mettez ensuite les graines de 2 à 2,5 cm de profondeur, à de 7 à 8 cm de distances.
Pour une plantation, on vous conseille de mettre au préalable en place des tuteurs bien solides. Puis, installez les plants des haricots ailés en veillant à ce que le collet ne soit pas enterré. Dans la mesure du possible, espacez-les de 45 à 60 cm. Puis, arrosez-les généreusement dès lors que la plantation est faite.
Un bon entretien pour une bonne fructification de votre pois carré

Les petits soins que vous accordez à votre culture ne devraient point se limiter à sa plantation. Après sa mise en terre, on vous recommande chaudement de lui assurer un arrosage suivi. Gardez à l’esprit que cette légumineuse craint la sécheresse.
Faites également très attention aux maladies qui peuvent éventuellement mettre votre pois carré à mal.
Les maladies et parasites du pois carré
- L’oïdium
A côté de l’arrosage, prenez aussi garde à l’oïdium. Connu aussi sous le nom de la maladie du blanc, ce champignon touche bon nombre de cultures et le haricot ailé en fait aussi partie. Ce sont généralement les écarts de température trop importants entre la nuit et le jour qui favorisent le plus souvent son apparition.
L’humidité en est aussi pour quelque chose. Notez que l’oïdium fait partie des maladies cryptogamiques, qui sont très bien connues des jardiniers. Il se manifeste souvent par l’apparition d’un feutrage blanc, avec un aspect farineux sur les fleurs, les feuilles et également les tiges. La plupart du temps, ce champignon provoque une déformation des feuilles, qui se gondolent et se boursouflent.
Esthétiquement, ce n’est pas ce qu’il y a de plus plaisant à voir. Comme action préventive, on vous conseille de bien espacer les plants et de nettoyer de manière régulière autour de vos plantations. Lorsqu’il fait trop chaud, tâchez de ne pas trop arroser le feuillage. Si au cas l’oïdium a déjà pris possession de votre plante, on vous conseille de supprimer rapidement les sujets atteints afin de limiter sa propagation.
Pour protéger votre pois carré, vous pouvez utiliser un traitement au souffre. Celui-ci est, généralement, appliqué en pulvérisation. Ici, le souffre s’achète sous forme de poudre à mouiller que l’on dilue donc dans l’eau.
On vous conseille de suivre à la lettre les doses mentionnées sur l’emballage. Les augmenter ne va pas améliorer l’efficacité du traitement. Cela risque même d’être néfaste pour votre plantation. A noter : comme tout traitement pulvérisé sur les feuilles, il convient de ne pas y procéder en cas de fortes chaleurs.
- Les nématodes
Dans certaines régions, votre plante devrait aussi se battre contre les nématodes. On distingue plus de 2 000 espèces de nématodes, qui sont des vers non segmentés aux tailles variables. Certaines d’entre elles sont de redoutables ravageurs, d’autres, par contre, peuvent être de véritables alliés dans la décomposition des matières végétales dans le sol.
- Les nématodes ravageurs
Les nématodes ravageurs s’attaquent le plus souvent aux racines des plantes. Ils provoquent le dessèchement des feuilles et par la même des tiges. Ils sont bien entendu très néfastes pour le jardin.
Éliminer ces nuisibles de façon naturelle n’est pas chose facile. Néanmoins, il existe quelques moyens de lutter contre ces nuisibles avec des plantes nématicides. Les racines de ces dernières secrètent une substance chimique qui a le pouvoir d’inhiber la croissance de ces dangereuses bestioles.
C’est le cas précisément de l’œillet d’Inde. Cette plante à fleurs est connue depuis longtemps pour son efficacité contre les nématodes. Elle n’agira pas efficacement contre toutes les variétés de ces micro-organismes, mais il anéantira nombre d’entre elles.
De par la puissance de ses couleurs, cette plante viendra immanquablement compléter l’aspect décoratif de votre jardin. Outre sa grande capacité à combattre les nématodes, elle représente aussi un excellent répulsif naturel contre les pucerons et les aleurodes. Votre potager et verger ne peut que souffler si vous les plantiez dedans.
Comme protecteur de votre potager et verger, pensez à bien entretenir votre plante à fleurs, et ce, à la même ténacité que votre pois carré. La main verte ou non, sachez que l’œillet d’Inde est très simple à entretenir. Un bon arrosage est capital. Ainsi, en cas de forte chaleur, pensez à apporter suffisamment d’eau à votre végétal, sans pour autant l’inonder.
Attention : un arrosage trop excessif peut conduire au pourrissement de ses racines. Le mouillage des feuilles et des fleurs n’est pas recommandé, car cela provoque des champignons.
Un paillage lors de la saison estivale vous permettra d’économiser un arrosage sur deux. Outre l’arrosage, pensez à supprimer les fleurs fanées au fur et à mesure. Cela stimulera l’apparition de nouvelles fleurs pour un jardin vraiment magnifique.
Les crucifères, comme le radis fourrager et la moutarde brune sont également très efficaces contre ces parasites. Soulignez que ces plantes sont très utilisées dans les techniques de biofumigation, permettant le nettoyage des sols maraîchers, car les molécules produites ont un effet fongicide sur certains champignons parasites des racines.
D’autres végétaux ont aussi des propriétés nématicides. C’est le cas, par exemple, de la coriandre. Appelée coriandre arabe, ce végétal n’apporte pas seulement ses bienfaits dans la cuisine et dans nos diverses préparations culinaires. Il contribue également à maintenir votre jardin en bon état et en meilleure santé. Cette petite plante est efficace pour lutter moult acariens et autres nuisibles.
Le ricin combat également avec justesse les nématodes. Les allium, dont les composés soufrés issus de la cystéine sont bien entendu aussi très efficaces contre une bonne partie de ces nuisibles.
Pour connaître toutes les plantes susceptibles de combattre les nématodes, n’hésitez pas à solliciter les conseils avisés d’un professionnel œuvrant dans ce domaine. Il ne manquera de vous donner recommandations et conseils.
- Les nématodes utiles
Tous les nématodes ne sont pas tous des destructeurs. Dans la nature, certains d’entre eux font partie des alliés souterrains qui ont un rôle de décomposeurs, transformant les matières végétales et animales mortes en terreau noir, connu sous l’appellation d’humus. Ils libèrent des éléments minéraux, notamment l’azote.
Ce dernier est un indispensable dans la croissance des plantes. Les nématodes vivent à quelques centimètres à peine de la surface du sol, comme les petits êtres vivants, tels les mille-pattes, les bactéries, les fourmis et les cloportes. La méso faune qu’ils constituent tous se retrouve aussi dans le compost, où ils participent activement au processus de décomposition.
Certains nématodes sont utilisés dans le cadre d’une lutte biologique mais attention cependant à leur manipulation lors de l’introduction qui doit se faire avec précaution. La technique est assez complexe, sans oublier qu’elle est plus ou moins onéreuse et doit être renouvelée régulièrement pour une efficacité des plus optimales.
Plus de détails sur la récolte du pois carré
Le petit plus avec le pois carré, c’est qu’il pousse très rapidement. En seulement un mois, vous pourrez déjà déguster, selon vos envies, ses jeunes pousses. Libre à vous d’en faire de même avec ses fleurs. Sachez que ces dernières vous permettront de colorer vos préparations à base de riz. Quant à ses gousses, il vous faudra attendre un peu. Celles-ci se récoltent, généralement, deux à trois mois après les semis.
Les plus jeunes d’entre elles sont cuisinées à la façon des haricots verts. Leurs cueillettes se prolongent pendant plusieurs mois. Les graines, quant à elles, se récoltent jeunes ou sèches, à 180, voire 270 jours après les semis. Vous pouvez vous régalez des tubercules du haricot ailé dès lors qu’ils mesurent 7 à 12 cm de diamètre. En d’autres mots, 4 à 8 huit mois après les semis.
Quelques points sur la conservation du pois carré
Ce végétal se consomme, généralement, au gré des envies et des besoins. Il est, bien entendu, assez difficile de donner des délais bien définis quant à la conservation de ses différents organes. On peut néanmoins vous donnez quelques astuces. Au réfrigérateur, les fleurs et les pousses ne s’y conservent que pendant une journée. Si vous les aimez fraîches, les graines se gardent environ pendant une semaine au même endroit.
Celles qui sont sèches, par contre, elles se conservent dans un lieu sec, et ce, pendant une année. En une récolte vous pouvez profiter de ses atouts à toutes les saisons. On peut stocker les tubercules du haricot ailé à la manière des pommes de terre. Ils se conservent généralement pendant un mois.
Multiplication du haricot ailé
Le haricot ailé se multiplie par semis. Pour récupérer les semences, il vaut mieux attendre que les gousses soient bien mûres. À ce moment-là, elles prennent un coloris brun cendré et s’entrouvrent d’elles-mêmes pour libérer les graines.
L’écologie mise en avant avec le pois carré

Si vous voulez vous orienter vers la culture bio dans votre jardin, sachez que le haricot ailé constitue un engrais vert particulièrement efficace. Comme des espèces de la grande famille des Fabacées, les racines de cette plante peuvent enrichir le sol en azote. Sachez que cette légumineuse vit en parfaite osmose avec des rhizobiums, des bactéries formant des nodosités sur les radicelles. Ils s’approvisionnent en carbone fourni par le végétal, et en retour, ils procurent à celui-ci de l’azote atmosphérique.
Les petits plats que l’on peut préparer avec le pois carré
Les pois carrés font partie des légumineuses consommées depuis des millénaires, parmi les plus anciennes mêmes. Comme ses cousins les lentilles, les haricots blancs, les pois cassés, les pois carrés sont étonnamment riches en antioxydants, protéines végétales et aussi en acides gras insaturés. Ce sont des aliments qui tiennent au corps, car ils sont très nutritifs. Ce n’est pas pour rien que les légumineuses sont nombreuses dans bien des recettes à travers le monde.
- Salade de pois carrés aux légumes
Pour régaler toute votre famille, pourquoi ne pas préparer une salade de pois carrés, accompagnée de légumes produits localement. Vous pouvez ainsi utiliser de la patate douce et du chou kale qui apportera également vitamines et minéraux. Remarquez que la préparation qui prend le plus de temps est celle des pois.
l vous faudra d’abord les tremper afin d’activer leur pré-germination et les réhydrater tout en douceur. Ensuite, débarrassez-vous de la lathirine, qui est une substance potentiellement toxique. A partir de 100°C, les risques sont écartés. Puis, cuisinez les légumineuses, jusqu’à ce qu’elles soient digestes. Puis, procédez à la préparation des autres ingrédients. Lavez les patates douces et coupez-les ensuite en dés.
Préchauffez le four à 180°C. Badigeonnez vos féculents avec de l’huile, puis saupoudrez de poivre et de sel et enfournez pendant 40 minutes. En attendant, hachez les feuilles de kale finement. Mettez les pois carrés cuits, les herbes et les patates douces dans un saladier. Fouettez tous les ingrédients et parsemez un peu de noix pour maximiser les ressentis.
- Pâtes aux pois carrés
A votre gré, vous pouvez aussi préparer des pâtes aux pois carrés ou pasta e cicerchie. De la famille des pois cassés, les pois carrés sont un des légumes secs les plus succulents. Ils poussent depuis des siècles, spontanément, dans le bassin méditerranéen et sont consommés en Inde, en Afrique et dans la partie sud de l’Europe.
Ils sont tombés dans l’oubli depuis quelque temps, mais reviennent dernièrement sur le devant de la scène des légumineuses. Leurs goûts se rapprochent quelque peu du pois chiche, mais en plus fins. On peut la déguster en purée, en soupe et même avec des pâtes. Mais il faut d’abord les faire tremper assez longtemps, idéalement une demi-journée ou même une journée entière. La cuisson prend environ 1h30.
Il faut donc anticiper un peu. Des pâtes aux pois carrés, dans une sauce à la tomate avec des oignons, voilà une préparation qui ne laissera pas votre famille indifférente. C’est une recette de la cucina poveraitalienne ou cuisine pauvre italienne, dans laquelle la combinaison légumineuse et céréale constitue un plat complet et riche en protéines.
Un mélange tout à fait délicieux. Pour la sauce de votre préparation, utilisez de la passata (purée de sauce tomate au naturel), de l’ail, de l’oignon, du poivre, du sel, une petite carotte et un peu de persil pour relever les fragrances.
- Salade cambodgienne aux pois carrés
Pour combler vos envies, pourquoi ne pas essayer une salade cambodgienne de bœuf cru mariné aux haricots ailés. Les salades cambodgiennes sont diverses et variées. On en compte principalement deux grands types : celles dont l’élément protéique (viande ou poisson) est cuit, que l’on appelle « nhoam», d’une part, et celles dont l’élément protéique est cru (le plus souvent, mariné), que l’on appelle « phlea» de l’autre.
Au menu du jour, concentrons sur l’authentique salade de bœuf cru mariné aux haricots ailés. La viande de bœuf, débitée en fines tranches, est marinée dans du jus de citron vert. Vous pouvez y ajouter du curcuma pour plus de saveurs. Les pois carrés, tout comme les carottes restent ici crus.
Dans la préparation, on ne manque pas d’y joindre des arachides grillées grossièrement concassées. Comme bien d’autres plats cambodgiens, on ne manque d’y ajouter des herbes aromatiques. Dans notre cas, on utilisera notamment du basilic. La salade est habituellement relevée avec une sauce à base de fumet de poisson et de sucre.
Conclusion De par leur ancienneté, les pois carrés se sont emparés de tous les continents du globe. Dans bien des pays comme la Birmanie, ces haricots sont très appréciés. Sans doute à cause de leurs saveurs et fragrances à part entière. Que ça soit en purée, en pâtes, en forme de salades, ces légumineuses exaltent tous les palais et laissent aux petits et aux grands de doux souvenirs.
Riches en protéines, les pois carrés méritent amplement sa place dans notre jardin. En ce faisant, on s’offre l’opportunité de manger frais quand l’envie nous prend. Côté arrosage, elles ne sont pas trop exigeantes, sauf si ce n’est un arrosage plus ou moins régulier et un bon apport nutritif pour son sol. Les graines de la plante vous laissent quelques réserves, puisqu’elles peuvent se conserver pendant une année. Bref, l’avoir dans son jardin ne serait certainement pas une mauvaise idée.