Lorsqu’on voit le flamboyant de loin ou de près, il serait bien difficile rester de marbre face à sa splendeur et à sa beauté inégalée. Ses fleurs rouges, parfois jaunes et ses grandes gousses brunes ne peuvent qu’émerveiller les prunelles.
Originaire de Madagascar, cet arbre connu sous le nom de la fleur du paradis s’est emparé de toute une ribambelle de terres, dont les Antilles, les Tropiques et plus encore. Et si on découvrait plus en profondeur cet arbuste si majestueux et si phénoménal. Quelques mots sur sa culture et son entretien.
Le flamboyant : un arbre authentique dans tous les sens du terme

Impossible de parler des flamboyants sans imaginer de belles tonalités, tant cette plante est magnifique. Si vous avez jeté votre dévolu sur ce grand arbuste, alors attendez-vous à un extérieur coloré, resplendissant et qui plus est sent si bon.
Appartenant à la famille des césalpiniacées, cette curiosité naturelle fut découverte au début du XIXe siècle dans la fameuse île rouge. Même s’il ne s’agit pas de sa région d’origine, l’arbre est très répandu aux Antilles. À Porto Rico, par contre, on l’a même qualifié comme la fleur nationale du territoire. Notez que le flamboyant se plaît confortablement bien dans les pays exotiques.
Toutefois, vous pouvez très bien apprécier, à votre souhait, toute sa beauté au cœur de l’Hexagone. Puisque la plante n’est pas très rustique et est quelque peu frileuse, il serait donc préférable de la cultiver sous serre en Europe. Idem dans la partie nord du continent américain. Si vous n’avez pas le privilège d’avoir une jolie serre, pourquoi ne pas la planter en bac ou pot ?
Généralement, le flamboyant ne gèle que si le thermomètre affiche des températures négatives et il est donc préférable de le garder dans un endroit affichant une température de 10°C.
Si c’est pour une plantation en terre en France, on vous conseille essentiellement de la réaliser dans le Midi. Installez-la au soleil dans un sol bien drainé et surtout très riche. Si elle préfère avoir ses racines au frais, l’arbuste peut toutefois supporter des périodes de sécheresse, à condition qu’il soit bien implanté.
Hors du Midi, c’est-à-dire dans les zones plus froides de France, pensez à investir dans un bac ou dans un pot. Si vous tentez l’expérience, réduisez les fréquences d’arrosages. Veillez juste à ce que le terreau ne se dessèche pas.
À vue d’œil, le flamboyant est un arbre assez imposant. Dans le jardin, il fait sa loi et règne sur les autres plantations autour. Saviez-vous que son tronc peut atteindre les 2 m de diamètre. A l’âge adulte, sa taille ira jusqu’à plus de 15 m. Cet arbre ne passera certainement pas inaperçu dans votre extérieur.
La floraison de cet arbre à caduc est d’une naturelle magnificence. Juste au début de l’été, ses branches se remplissent de grappes de grosses fleurs d’un rouge éclatant et aux longues étamines. Voilà un plaisir qu’on ne se laissera point d’admirer. Notez que seuls les flamboyants datant de plus d’une dizaine d’années seulement fleurissent.
Les variétés possibles

Pour votre extérieur, vous avez le choix entre toute une variété de flamboyant. Vous pouvez ainsi choisir le Delonix regia. Il s’agit d’un arbre caduc en parasol, plus large que haut, atteignant 10-15 m, parfois 18 m de haut.
Il se pare d’une écore lisse, de couleur gris brun et parcourue de lenticelles. Il se caractérise par ses pousses verdâtres et robustes. Il s’enjolive de magnifiques fleurs en grappes. Ses boutons vert clair s’ouvrent en une large corolle de 15 cm de diamètre, rouge carmin ou vermillon.
À votre gré, vous pouvez aussi choisir l’espèce Delonix floribunda. À couronne arrondie, la plante s’embellit de belles fleurs jaunes verts odorantes. Ses étamines sont particulièrement visibles. D’autres espèces s’offrent également à vous. Il s’agit du Delonix regia Flava ou encore du Delonix pumila.
Cette dernière espèce a été découverte en 1995 dans les forêts épineuses du sud-ouest de Madagascar. Elle est largement menacée en raison de sa forte densité génétique. Notons que le Delonix pumilla peut très bien se cultiver en pot, au bonheur des régions froides. Le Delonix boiviniana est aussi une autre variété du flamboyant.
L’arbuste est originaire du nord, de l’ouest et du sud de l’île rouge. Il s’agit ici de l’espèce la plus adaptée pour une culture en pot. S’apparentant à une bouteille, le diamètre de son tronc tourne autour de 25 cm. Il se caractérise par ses feuilles pennées gris verts et ses fleurs jaunes et blanches, à étamines rouges saillantes.
Moult sont les espèces de flamboyants, vous n’aurez qu’à choisir ce qui vous fait chaud au cœur et celui qui s’immiscera le mieux à votre extérieur.
Les atouts de cet arbuste
En plus d’être un arbre ornemental par excellence, le flamboyant s’immisce aussi dans notre jardin pour ses nombreux autres atouts. Avec ses fleurs, vous pouvez extraire du miel et régalez la famille à votre guise. Celles-ci sont également connues pour leur pouvoir analgésique. Idem avec ses feuilles.
En infusion, ses écorces soulagent et guérissent les diarrhées. Ses racines sont bien connues de nos grands-mères pour leurs multiples propriétés médicinales. Enfin, tout avec le flamboyant s’apprécie. Il n’y a vraiment pas de raison de ne pas l’intégrer dans notre jardin.
Le meilleur emplacement pour planter son flamboyant

Pour apprécier toutes les merveilles de votre flamboyant, ne faites surtout pas l’erreur de le planter n’importe comment. Si vous voulez profiter de toutes les valeurs esthétiques de cet arbuste, on vous recommande de le cultiver au soleil, et ce, à l’abri des vents trop violents. À l’âge adulte, celui-ci va prendre beaucoup de place, il serait donc préférable de choisir un endroit qui soit assez isolé.
Sachez que le système racinaire de l’arbre est très étalé. Les emplacements à proximité de votre maison ou en limite de propriété ne sont certainement pas ce qu’il y a de plus conseillé. Pour que votre arbuste puisse s’épanouir pleinement, on vous conseille de choisir un sol bien drainé, et de préférence sableux et assez sec. La plante accepte la plupart du temps les sols lourds.
Remarque
Bien qu’étant une excellente alternative, il est assez difficile d’obtenir une floraison de flamboyant Delonix regia par le biais d’une culture en pot. Certaines espèces de Delonix, pourvues d’un caudex sont, toutefois, préconisées. Vous devez, néanmoins vous attendre à une floraison bien moins spectaculaire et qui plus est souvent nocturne.
Le flamboyant pousse, généralement, dans les régions où les précipitations tournent autour de 700 à 1 200 mm, entre 0 et 2 000 m d’altitude. Il tolère étonnamment bien les embruns et les périodes de longues sécheresses. À ces moments de l’année, il perd souvent ses beaux feuillages.
En climat équatorial, dépourvu de saison sèche, la floraison est beaucoup moins spectaculaire. De surcroît, le rythme de chute des feuilles est quelque peu aléatoire. Choisissez donc une localité où les températures sont douces et la pluviométrie plus ou moins favorable.
Pour votre culture en pot, choisissez le printemps pour le rempoter ou l’installer dans le sol d’une serre bien plus chaude en hiver, si vous habitez dans une région froide. Veillez cependant à son emprise au sol qui peut être importante.
La culture du flamboyant dans son ensemble
Bien entendu, il est tout à fait possible de semer des graines de flamboyant dans son jardin. Et en ce sens, de nombreuses étapes sont à suivre au pied de la lettre si vous voulez qu’il grandisse correctement. Avant toute chose, pensez à entailler les graines et disposez-les dans l’eau.
On vous recommande ensuite de les tremper pendant deux à trois jours. C’est seulement à partir de ce moment-là que vous pouvez semer votre arbuste. Semez-les à environ trois centimètres de profondeur dans un pot, dont la terre est bien humide et fraîche. La germination peut prendre du temps, donc prenez votre mal en patience.
La culture et entretien du Delonix regia

Vous avez opté pour le Delonix regia, bonne idée. Dans un bac, l’arbuste peut atteindre 3-4 m de haut, mais il risque de mettre plus de 10 années à fleurir. En pleine terre, par contre, il peut apporter ses premières fleurs au bout de 4 ans et de pousser de 10 cm par mois. La seconde option est donc une bonne alternative si vous n’êtes pas du genre trop patient.
Tout comme les autres espèces de flamboyant, celui-ci aime aussi les fortes chaleurs estivales à condition d’être arrosé et brumisé, et ce, régulièrement et copieusement. Toutefois, attendez que le substrat sèche sur 10-15 cm pour arroser à nouveau. Lorsque la saison hivernale pointe le bout de son nez, pensez à diminuer progressivement les arrosages.
En hiver, l’entretien de la plante prendra une autre tournure. En cette saison, on vous conseille de la maintenir dans votre arbuste en pot dans un espace affichant une température au-dessus de 8-10° C. Une serre chauffée ou une véranda se veut être un endroit parfait pour cela. Dès lors que les feuilles de l’arbre sont tombées, l’arrosage peut cesser totalement jusqu’au début du printemps.
Pour que votre plantation puisse bien grandir, on vous recommande chaudement de la nourrir comme il faut. Et à ce propos, une fertilisation tous les quinze jours en période de croissance avec un engrais liquide est de mise. Puisque votre arbuste va prendre du volume au fil du temps, il est donc essentiel que vous rempotiez les jeunes plants tous les ans. Si votre flamboyant est déjà trop gros, vous pouvez tout simplement vous contenter d’un surfaçage.
La taille du flamboyant
La taille de l’arbuste se fait, généralement, après la floraison, en été. En pleine terre, la taille est inutile. Pensez juste à ôter les branches cassées par le vent. Par contre, pour un sujet en bac, taillez le flamboyant dès lors que sa hauteur dépasse 1,50 m. Rabattez la flèche juste au-dessus d’une ramification. Coupez ensuite les rameux mal placés ou trop longs, voire quasiment inesthétiques. Toutefois, veillez rester léger sur la taille.
Les modes de multiplication du flamboyant
Le semis de Delonix regia peut se faire toute l’année du moment qu’il profite assez de chaleur et d’humidité. Pour la semence, scarifiez les graines avec du papier ponce, puis faites-les tremper durant 1 à 2 jours dans de l’eau tiède.
Puis, semez-les dans une terrine remplie de terreau léger à 2 cm de profondeur. Enfin, placez le semis sous une température de 20 °C la nuit et de 30 °C le jour. Notez que les graines les plus rustiques peuvent très bien se planter en zone aride. On les met souvent à tremper dans de l’eau bouillante.
D’autres méthodes de multiplication peuvent aussi être envisagées. Vous pouvez ainsi faire une bouture sur tige semi-ligneuse au printemps et la planter directement en terre, en faisant attention à ce que le substrat soit toujours bien humide.
S’il fait suffisamment chaud et humide, vous pouvez la bouturer à n’importe quel moment de l’année. Notons que les boutures semi-ligneuses vont, généralement, de 10 à 15cm dans un substrat sableux. Rempotez-les lorsque les nouvelles pousses ont fait leur apparition.
Les nuisibles et parasites pouvant s’attaquer à votre flamboyant

Tout comme tant d’autres plantations, votre arbuste peut aussi être sujet à divers nuisibles. En serre, les parasites les plus courants sont les aleurodes.
- Les aleurodes
Appelées mouches blanches, ces dernières sont des insectes volants minuscules, reconnaissables par leurs couleurs blanches. Ce sont des parasites piqueurs et suceurs de sève, qui peuvent dangereusement affaiblir les capacités de votre végétal dont le flamboyant. L’aleurode ne va généralement pas seul.
Vous le verrez toujours accompagner de ses congénères. D’où la nécessité d’agir le plus rapidement possible si l’invasion venait à venir. Ceci vous permettra ainsi d’éviter les attaques massives. Remarquez que l’aleurode peut très bien s’attaquer à des plantes sous serre comme au jardin. L’aleurode aime la chaleur et ne se développera que lorsque la température lui est favorable, généralement en été ou encore au printemps.
Ce dévastateur insecte vit souvent sur le revers des feuilles. Notez que la femelle de ce nuisible peut pondre jusqu’à 600 œufs au cours de sa vie, qui est pour un adulte de vingt à trente jours. Pour ainsi prévenir l’attaque des aleurodes, on vous conseille d’asperger fréquemment le feuillage avec de l’eau tiède.
Toujours en guise de prévention, vous pouvez planter certaines plantes. Intégrez ainsi dans votre extérieur l’œillet d’Inde qui est un bon répulsif naturel. Originaire du Mexique, l’œillet d’Inde fera irrémédiablement faire fuir ces nuisibles indésirables. Cette plante mesure entre 30 et 60 cm.
L’œillet d’Inde est un atout précieux pour votre potager, et ce, aussi bien contre les vers, les fourmis et les pucerons. Elle est également efficace pour lutter contre les champignons grâce à sa propriété anti-fongique. La capucine est aussi une bonne solution pour lutter contre l’invasion des aleurodes.
Si ces insectes ont déjà massivement pris d’assaut votre plantation, pensez à limiter sa dispersion. Adoptez un traitement curatif. Plus ce dernier est effectué le plus tôt, plus l’invasion sera minimisée. Vous pouvez, par exemple, utiliser un simple traitement avec une eau savonneuse pour contrer les aleurodes.
Vous pouvez éventuellement y ajouter de l’huile végétale. Vaporisez ensuite le mélange en insistant sur le revers des feuilles. Note : l’huile végétale a pour but d’enrober et d’étouffer aussi bien les larves que les œufs. Pour info, le purin d’ortie en pulvérisation est aussi un excellent pour chasser les aleurodes.
- Les cochenilles
Par ailleurs, les cochenilles sont également des nuisibles qui peuvent aussi s’emparer de votre arbuste. Ces insectes s’attaquent aux plantes d’ornement, dont le flamboyant. Les cochenilles sont des petits parasites de forme ovale, qui peuvent envahir nos plantes, et ce, tout au long de l’année.
Elles sont également fréquentes dans le jardin entre la fin du printemps et le début de l’automne. Si les cochenilles prennent d’assaut tous les végétaux, sachez qu’elles ont, par ailleurs, une préférence plus particulière pour les plantes d’ornements tels le laurier rose et les arbres fruitiers, dont les figuiers, les poiriers et les pommiers. Les flamboyants sont aussi très ciblés par les cochenilles.
Comme certains nuisibles, les cochenilles affectionnent particulièrement la chaleur et l’humidité. Elles s’accrochent aux tiges et au dos des feuilles des plantes pour se nourrir de leurs sèves et les épuisent.
Le comble avec ces parasites, c’est qu’ils sécrètent un liquide sucré et collant appelé le miellat. Ceci attirent d’autres insectes, notamment des fourmis et favorise ainsi le développement de champignon noir, connu sous le nom de la fumagine. Cette dernière empêche la photosynthèse de votre arbre à caduc.
Dès lors que vous remarquez les premiers signes dus aux cochenilles, prenez directement des mesures drastiques. Si l’invasion n’est pas traitée dans les temps, ces insectes peuvent causer de graves préjudices à votre plante et par la même envahir d’autres végétaux de votre habitat et bien sûr de votre jardin. La plus fréquente invasion des cochenilles, c’est celle de la cochenille farineuse. On la reconnaît à son aspect cotonneux et à sa teinte blanche. Mais il existe également des espèces de cochenilles à carapaces brunes.
Entretien
Pour mettre fin aux agressions des cochenilles, vous pouvez, par exemple, utiliser du purin d’ortie. Vous pouvez très bien le fabriquer si vous ne voulez pas en acheter. En plus d’être un bon engrais, le purin d’ortie s’attaquera efficacement à de nombreux parasites de votre jardin comme les cochenilles. Idem avec les pucerons.
Pour sa préparation, il vous faudra macérer pendant plusieurs semaines 1kg d’orties avec 10L d’eau. Dans la mesure du possible, on vous conseille d’utiliser de l’eau de pluie. La solution que vous obtiendrez s’emploiera comme un fongicide. Vous pouvez le pulvériser sur vos feuilles ou la verser sur votre sol. Si les cochenilles persistent toujours, pensez à recourir à l’huile blanche.
Elle recouvre les formes hivernantes des parasites d’un film huileux et provoque la mort par asphyxie des parasites. La composition de cette celle-ci est, généralement, à 95% d’huile de paraffine, la rendant moins nocive pour l’environnement. Notez que l’huile se vaporise après avoir été dilué dans de l’eau selon les préconisations du fabricant. Coupez et brûlez les branches
Dans le cas où l’invasion est trop importante, il est alors chaudement conseillé de couper les branches contaminées et de les brûler ensuite. Ainsi, les risques de propagation seront ainsi évités. Attention, ne jetez en aucun cas ces déchets dans votre engrais, vous risqueriez de contaminer l’ensemble de votre jardin.
Note

Le genre Delonix comprend une dizaine d’espèces endémiques de Madagascar pour l’ensemble. Nombre d’entre elles sont en voie d’extinction. Pour ainsi contribuer à la préservation de ces arbustes, chacun doit œuvrer en ce sens.
Moult de ces plantations poussent dans les forêts sèches gravement abîmées par la pratique du brûlis destinée à fertiliser de nouvelles terres avant de les ensemencer. Couplé à cela, le pâturage du bétail et la production de charbon de bois sont autant de facteurs qui menacent la pérennité de ces majestueux arbres.
Ces arbustes sont largement répandus dans l’univers exotique, sans doute, en raison de leurs fleurs colorées. Remarquez que certains d’entre eux tolèrent bien les conditions urbaines et notamment la pollution atmosphérique, ce qui lui permet de survivre dans les grandes villes.
Conclusion

Le flamboyant est un arbre tape-à-l’œil, c’est le moins que l’on puisse dire. L’adopter dans son jardin, c’est donner de la vivacité et de la couleur dans sa propriété. On ne manquera pas non plus d’y sentir une fragrance enivrante. Pour que votre flamboyant puisse se présenter sous son plus beau jour, on vous conseille de suivre à la lettre les consignes de culture.
Un bon entretien est également de mise. Ceci permettra à votre arbre de respirer à tout moment la santé. Bien entendu, cet entretien vous permettra de l’éloigner des attaques indésirables des nuisibles, qui peuvent mettre à mal la santé de votre flamboyant. Pour le bon entretien de ce dernier, n’hésitez pas à solliciter les conseils d’un professionnel spécialisé dans le domaine.