Le cornichon est le cousin du concombre. En réalité, le cornichon est un concombre récolté avant maturité. C’est une plante condimentaire facile à faire pousser à condition que le soleil soit au rendez-vous.
Ce délicieux légume vert a besoin de beaucoup de chaleur pour donner les jolies fleurs jaunes. Suivez dans cet article les étapes à suivre pour réussir à cultiver des cornichons dans votre potager.
Les origines du cornichon

Le cornichon appartient à la famille des cucurbitacées comme le melon, le concombre, le potiron et la courgette. Originaires d’Inde et de Chine, les horticulteurs ont créé d’autres variétés bien distinctes du concombre. Ce légume-fruit vert est souvent utilisé comme condiment en le faisant confire dans du vinaigre aromatisé.
Malheureusement, il est très peu énergétique tout comme son cousin, le concombre. Côté apparence, le cornichon se distingue par ses tiges et ses feuilles triangulaires, râpeuses et velues. Comme les autres cucurbitacées, sa croissance est également très rapide.
La période de culture
Comme vous pouvez le constater, ce sont des plantes qui ne supportent pas le froid ni les gelées. Ainsi, la meilleure période pour en cultiver se trouve aux alentours de mois de mai, notamment pour les plants en pleine terre, à l’extérieur. Mais, ils peuvent aussi être semés en mars ou avril en godets à l’intérieur sous serre.
Peu importe la période que vous choisissez, il faut que le semis soit effectué un mois avant la plantation proprement dite. Utilisez 3 ou 4 graines par poquet. Durant cet intervalle de temps, des semis de courgettes vont faire surface. La température recommandée est de 21 °C pour que les graines puissent germer convenablement.
L’emplacement idéal
Le cornichon se plante de préférence dans un sol humifère, profond, meuble et bien drainé. De cette manière, la terre va pouvoir se réchauffer très vite, car ce fruit ne supporte pas le froid. D’ailleurs, vous devez le placer en plein soleil pour une bonne production.
Petit à petit, de longues tiges munies de vrilles vont se former. Et pour éviter qu’elles recouvrent tout le sol sur plus de deux mètres, placez un support pour les faire monter en hauteur. Cette solution est aussi pratique lors de la cueillette.
La fertilisation
Contrairement aux autres plantes, le cornichon est très gourmand. C’est pour cela qu’il requiert un sol riche en matière organique. N’hésitez pas à enrichir la terre de votre potager avec du compost ou du fumier. Rajoutez 3 bonnes pelletées de compost ou de fumier par emplacement.
C’est largement suffisant pour avoir de bons résultats. Toutefois, n’apportez pas de l’engrais concentré qui favorise le développement des feuilles et non des fruits. Choisissez un engrais organique pour fertiliser le sol.
Comment semer et planter le cornichon ?

En général, le semis de cornichon se plante de la même façon que celui des courgettes ainsi que les autres cucurbitacées. Vous pouvez le mettre en pots ou en pépinière bien au chaud à la maison. Lorsque le temps est clément, repiquez-les au sol. Certains cultivateurs les placent en poquet directement en terre lorsque les risques de gelées sont passés.
Plantez les graines au chaud par poquet puis un mois plus tard, repiquez les plants à l’endroit destiné. Enfoncez jusqu’au niveau des premières feuilles en tassant bien la terre. Respectez une distance de 40 à 60 cm sur des lignes espacées de 1m20. Au cas où votre terrain est étroit, les cornichons peuvent également être plantés plus serrés c’est-à-dire tous les 30/40 cm.
Pour faciliter votre travail, préparer les lignes de plantation à l’aide d’une corde. Ainsi, vous serez sûr et certain de ne pas vous tromper concernant la distance à respecter. N’oubliez pas de casser les mottes avant de planter, car les racines se sont développées et risquent d’étouffer la plante.
Une fois que vous avez mis à terre vos plants, creusez des cuvettes tout autour pour obtenir un meilleur maintien de l’eau lors de l’arrosage.
Comment entretenir cette plante ?

La levée des cornichons se fait en une dizaine de jours. Quand vous constatez que les plants ont bien muris, gardez que 2 sur les 5 poquets.
- Mettre un grillage
Pour éviter que cette plante rampante envahisse tout votre jardin ainsi que les autres légumes, faites la grimper sur un grillage à grosses mailles. Cela facilite aussi la récolte. Au début, il faudra tricoter les tiges entre les mailles pour guider la pousse.
- Arrosage
Le cornichon est une plante vraiment gourmande en eau, vous devez donc l’arroser en bonne quantité. Un arrosage le matin, une à deux fois par semaine en été suffit amplement pour combler ses besoins. Faites bien attention à ne pas mouiller les feuilles. Cela entraine l’apparition de l’oïdium.
La terre doit être toujours humide, surtout en période estivale. Pour éviter l’amertume due à un ralentissement de la croissance, n’arrosez jamais avec de l’eau trop froide.
- Taillage
La taille du cornichon n’est pas obligatoire, mais vous pouvez quand même tailler pour obtenir de plus beaux fruits lors de la récolte. Pour ce faire, coupez directement la tige principale au-dessus de la deuxième feuille. Ainsi, deux nouvelles tiges vont se former naturellement.
Une fois que ces deux tiges auront 5 feuilles, vous devez à nouveau les couper au-dessus de la quatrième feuille. Ensuite, il suffit d’attendre pour récolter. Par contre, le binage et le sarclage sont conseillés pour garder un terrain toujours propre.
Comment se passe la récolte du cornichon ?
Généralement, les cornichons doivent être récoltés au fur et à mesure de vos besoins et surtout d’une manière régulière. Les fruits grandissent à une vitesse phénoménale. La récolte se fait quand la plante atteint 5 à 8 cm c’est-à-dire environ un trimestre après le semis. Cette période a lieu d’août à octobre. L’idéal est de le récolter le matin. Ainsi, vous aurez un merveilleux croquant.
Cueillez-les tous les deux jours environ pour ne pas voir la production s’arrêter. Surveillez bien les plants, car tous les cornichons ne grossissent pas au même moment. Vous pouvez aussi les récolter lorsqu’ils sont plus gros c’est-à-dire jusqu’à une dizaine de centimètres. Après cela, les fruits ressembleront plutôt à des concombres.
Les différentes variétés de cornichons

À force de sélection, plusieurs variétés de cornichons ont été créées en fonction de leur taille, aspect et goût recherché. Actuellement, il existe près de 370 variétés de cornichons qui sont inscrites au catalogue européen et près de 10 au catalogue français.
Les cornichons que vous avez l’habitude de voir dans les commerces sont généralement importés d’Asie, notamment de la Chine, de l’Inde et du Vietnam. Ils sont petits et croquants. En revanche, les cornichons plus gros et plus doux viennent de l’Europe centrale et orientale.
- Vert petit de Paris
C’est la variété la plus ancienne originaire de France. De couleur verte, cylindrique demi-longue et de petit calibre, sa chair est croquante, bien ferme et épaisse. Très savoureux, il arrive à maturité après 60 jours seulement. Le fruit vert mesure à peu près 3 à 4 cm.
- Fin de Meaux
Une autre variété ancienne de la France, ce fruit de couleur vert forme un cylindrique demi-long de petit calibre. La chair est très savoureuse, épaisse, croquante et ferme. Contrairement au précédent, il est à récolter lorsque le fruit est plus long (5 cm) et moins épineux. Sa maturité est de 65 jours.
- Amélioré de Bourbonne
Le fruit est plus mince et long recouvert de nombreuses épines fines. Ces piques ressemblent plus à des poils raides et courts. Cette plante produit une abondance de fruits durant plusieurs semaines.
Cela vous permettra de les récolter juste après leur formation pour les conserver au vinaigre. Sa qualité est tout à fait différente des cornichons classiques. Le cornichon amélioré de Bourbonne se consomme comme un concombre.
- F1 Brawo
C’est une variété hâtive, très prolifique, et joliment épineuse. De couleur vert vif, son fruit est plutôt fin et bien proportionné. Ce cornichon est plus résistant aux maladies. Il arrive à tolérer l’oïdium et le mildiou. D’ailleurs, il s’adapte aux cultures sous abri palissé ou à plat.
- F1 Excelsior
Cette dernière variété de cornichons offre un très bon rendement, car elle est très résistante. En effet, vous aurez 3 fruits vert foncé, joliment formés, croquants par entre-nœud. C’est la meilleure option si vous envisagez une récolte prolongée. Que ce soit pour une culture de jardin ou sous abri, il résiste aux diverses maladies.
Les maladies, nuisibles et parasites du cornichon

Comme toutes les autres cucurbitacées, le cornichon est très sensible à l’oïdium et au mildiou.
- Oïdium
C’est un champignon qui apparait sous forme de moisissure ou de léger duvet blanc au niveau des feuillages. Les feuilles attaquées se déforment et se perforent. Il prolifère généralement par temps chaud associé à une forte humidité ambiante. Il envahit les plantes au début de l’automne quand les nuits se rallongent et que l’humidité stagne de nouveau.
Pour traiter cette maladie, vous devez directement supprimer les organes atteints et brûlez les parties infestées. Pulvérisez d’une solution à base de soufre en cas de contagion. Mais, vous pouvez également adopter des moyens de lutte biologique comme le lait diluée avec de l’eau. Pulvérisez toutes les semaines jusqu’à ce que la maladie disparaisse définitivement. Par ailleurs, la bouillie bordelaise est aussi un excellent remède.
À titre préventif, aérez bien vos plantations pour éviter que l’humidité stagne. En effet, l’oïdium se propage plus rapidement quand les plantes sont serrées entre elles.
- Mildiou
Il se manifeste par l’apparition de taches brunes sur les feuilles. Ces marques prennent parfois une apparence graisseuse sans délimitation précise. Lorsque les périodes d’humidité se prolongent, la maladie se propage vers le haut du feuillage. Elles finissent par brunir et s’enrouler sur elles-mêmes. Ainsi, l’agent pathogène responsable du mildiou diminue la photosynthèse.
En outre, le mildiou peut aussi provenir des racines qui pourrissent sous l’effet de l’humidité importante de la terre. Dans ce cas, il faudra replanter la plante à un endroit sec où l’eau ne risque pas de stagner. Puis, arrosez régulièrement sans excès.
Lorsque ces signes apparaissent, coupez directement les feuilles affectées pour éviter que les autres plantes environnantes soient affectées. Replantez et pulvérisez ensuite le feuillage à l’aide d’une bouillie bordelaise. Vous pouvez également appliquer du purin d’ortie sur les feuilles après chaque arrosage.
En outre, le cornichon craint le thrips et le tétranyque. Il est donc utile de surveiller l’état de ses feuilles, car elles ne doivent pas présenter des traces blanchâtres. Les parasites comme la nuile et les pucerons noirs peuvent aussi déclencher la mosaïque qui affecte les feuilles et les fruits.
- Cladosporiose ou nuile grise
Il est dû à un champignon microscopique qui attaque les jeunes plants par temps humide et froid. Des taches brunâtres commencent à se former sur les fruits ainsi que les feuilles. Pour traiter cette maladie, pulvérisez vos cornichons avec de la bouillie bordelaise.
- Mosaïque
C’est un virus qui se transmet par les pucerons noirs, les araignées rouges et autres insectes piqueurs. Ces petites bêtes nuisibles attaquent les feuilles et sucent la sève de la plante, ce qui ralentit la croissance générale de vos végétaux. Des taches en mosaïque apparaissent sur toute la plante. Et au final, les feuilles et les fleurs se dessèchent, deviennent jaunes et tombent par terre.
La prévention de cette infestation est simple, elle consiste à éviter l’infestation de ces insectes piqueurs ou à les éradiquer une fois qu’ils surviennent. Il existe beaucoup de techniques qui permettent de supprimer définitivement ces insectes nuisibles, à savoir : pulvériser les feuilles de purin d’ortie, d’ail, de fougères ou de rhubarbe. Semez à proximité des capucines qui les attirent pour lutter naturellement contre les pucerons noirs. Les coccinelles consomment les larves des pucerons.
La conservation des cornichons
En ce qui concerne la conservation des cornichons, vous devez brosser les poils piquants sous un filet d’eau afin de rendre sa surface bien lisse. Certaines personnes les frottent au gros sel ou avec un torchon. De préférence, dégorgez-les une nuit avec 300 g de gros sel pendant 3 h pour éliminer l’eau qu’il contient. Une fois le temps écoulé, jetez l’eau salée et rincez les cornichons.
Trempez-les 1 h dans l’eau froide pour les dessaler. Égouttez et essuyez avec un torchon. Puis, recouvrez-les de vinaigre blanc froid dans des bocaux. Pour avoir plus de goût, mettez deux brins d’estragon, quelques grains de baies rouges ou de poivre.
Si vous le voulez, vous pouvez enlever le petit bout de tige de chaque cornichon, mais cela n’est pas du tout obligatoire. Laissez reposer pendant un mois entier au minimum avant de les consommer.
Comme vous le savez très bien, les cornichons se dégustent avec un plateau de charcuterie ou avec une viande froide. Vous pouvez également les couper dans une salade piémontaise.
Les atouts du cornichon sur la santé

Le cornichon est consommé généralement en très petite quantité. Par conséquent, sa valeur nutritionnelle n’est pas du tout significative si vous tenez compte des apports journaliers recommandés en nutriments tels que minéraux, oligoéléments et vitamines.
Il ne contient pas de sodium, mais c’est la saumure dans laquelle il macère qui en contient une bonne quantité. Il y a environ 700 mg de sodium pour 100 g de cornichons.
À part cela, le cornichon est aussi riche en fibre et apporte :
– de la provitamine A (bêta-carotène)
– des vitamines B9
– de la vitamine C
– du fer
– du phosphore
– du potassium
– du calcium
– du sélénium
Les bienfaits pour la santé
Le cornichon est un légume-fruit peu calorique car il est composé à 96 % d’eau. Pourtant, ils apportent une valeur énergétique tout de même négligeable. La portion usuelle consommée est de l’ordre de 10 à 25 g, mais il apporte moins de 1 à 4 calories.
Si vous traduisez cela en portion, deux petits cornichons suffisent pour combler les besoins d’un enfant tandis que quatre cornichons moyens sont largement suffisants pour un adulte. Avec ces portions minimes, vous recevrez des apports journaliers recommandés en vitamines, en fibres et en minéraux.
Lorsque vous mangez des cornichons avant le repas, cela facilite la digestion des aliments que vous allez consommer. Ce fruit-légume apporte aussi des vertus laxatives. L’acidité des cornichons accélère l’absorption du calcium, ce qui est très bon pour les os. D’ailleurs, cette plante aurait le pouvoir de réduire le taux de sucre dans le sang selon une étude scientifique grâce au vinaigre. Les cornichons seraient donc très bénéfiques aux diabétiques.
Cependant, si vous êtes une personne qui souffre d’ulcère au niveau de l’estomac, de gastrites très fréquentes, sa consommation n’est pas du tout recommandée. Il en est de même pour les personnes qui doivent réduire leurs apports en sel.
Étant donné qu’il est préparé au vinaigre, il n’est pas non plus recommandé aux personnes qui souffrent d’aphtes, de gingivites et autres affections qui se trouvent au niveau de la bouche.Aliment coupe-faim naturel par excellence, le cornichon peut aider les individus ayant de gros appétits à contrôler leurs envies, notamment s’il est consommé en tout début de repas comme amuse-gueule.
C’est un véritable allié minceur pour garder la ligne. Néanmoins, ne choisissez pas les marques commerciales populaires de cornichons, car ces produits contiennent souvent des colorants artificiels ainsi que du sucre ajouté.